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Le cerf à queue noire de Sitka est une sous-espèce du
cerf mulet que l'on rencontre en Colombie Britannique continentale.
Il a été introduit
pour la première fois à Haïda Gwaii près de
Masset en 1878. Les animaux provenaient d'îles proches de Prince
Rupert. Certains auteurs ont suggéré que cette première population a été exterminée par la chasse
en
l'espace de quelques années.
La Game Commission de Colombie Britannique a relâché 28 cerfs
supplémentaires à Masset entre 1911 et 1913, ainsi que 3
autres à Sandspit. Ces populations ont prospéré et
se sont peu à peu étendues à presque toutes les
îles de l'archipel.
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En l'absence
de prédateurs (loups, couguars) et d'autres grands herbivores
(avec lesquels ils auraient pu être en compétition pour
les ressources alimentaires), et en
présence d'un climat doux et d'abondantes ressources
alimentaires, les cerfs ont prospéré sur Haïda
Gwaii.
Leur
capacité à nager leur a permis d'atteindre la
quasi totalité des petites îles de l'archipel. |
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Les cerfs ont été introduits sur Haïda Gwaii pour fournir du gibier aux chasseurs locaux.
Ils remplissent toujours cette fonction aujourd'hui et font partie intégrante de la vie de l'archipel.
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Les cerfs
contribuent aussi à l'esthétique du paysage de
l'archipel et sont une attraction touristique populaire. Qui ne serait
pas charmé par leurs grands yeux et leur grâce?
Mais.........
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Alors que les cerfs continuent à contribuer positivement au mode
de vie des insulaires, leur présence a d'autres
conséquences, bien moins désirables.
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Tout au long de ces 60 dernières années, les forêts
de Haïda Gwaii ont changé de façon radicale.
La végétation était autrefois dense et
luxuriante. Emily Carr, qui visita Haïda Gwaii dans les
années 30, décrivit dans son livre "Klee Wyck" la
végétation de l'archipel comme "s'emmêlant en un
dense fourré au-dessus de nos têtes".
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Quelques
unes des nourritures favorites du cerf sont illustrées ci-dessus:
jeunes pousses de thuya géant, bois piquant, gaulthérie salai, airelle
rouge, ronce remarquable, fougères, rosiers
sauvages, chou-puant, pousses de pommetier du pacifique et
d'épicéa, et bien d'autres...
En quoi est-ce un problème ?
Après tout, il y a des cerfs dans de nombreuses parties du monde
et tout se passe très bien. Mais, lorsque les cerfs n'ont pas de
prédateurs, ils deviennent trop nombreux et modifient
profondément la végétation. De
plus, les cerfs préfèrent brouter que paître, et
préfèrent donc se nourrir de buissons que d'herbe.
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Ces photographies, l'une d'une forêt sans cerf
(à gauche) et l'autre d'une forêt intensément broutée (à droite), parlent
d'elles-mêmes.
Nous
sommes d'autant plus concernés par les impacts du cerf que nous
attachons de la valeur à ce qu'il endommage, mais ceci est
contrebalancé par la valeur que nous attribuons à ce qu'il apporte.
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L'industrie
forestière est très préoccupée par l'impact
du cerf sur la forêt et par les répercussions sur leurs bénéfices.
1. L'épicéa de Sitka et la pruche de l'Ouest sont fortement broutés par le cerf,
et voient leur croissance ralentie de 5 à 13 ans, ce qui se traduit par un ralentissement des cycles de coupes.
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2.
L'abroutissement du cerf sur le thuya géant et le cyprès
est si sévère que les jeunes arbres doivent être
plantés à l'abri de manchons grillagés, qui
s'ajoutent au coût du reboisement. La
régénération naturelle du thuya géant est
quant à elle
grandement affectée.
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Les
espèces introduites, et le cerf en particulier, constituent une
importante préoccupation de la nation Haïda du fait de
leurs impacts sur les plantes et les animaux traditionnellement
utilisés.
Le Thuya
Géant, dont la régénération est fortement
compromise par le cerf, est au centre de la culture Haïda pour la
sculpture
et la construction d'artefacts monumentaux (maisons, totems,
canoës...).
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Le
cerf broute des plantes qui sont traditionnellement utilisées
pour leurs fibres ou pour la cuisine et la médecine traditionnelles.
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Les
espèces introduites ont aussi des incidences sur les
cérémonies traditionnelles. L'hermine Haïda est aujourd'hui
trop rare pour que sa peau puisse être utilisée pour orner
les costumes
traditionnels.
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